William C. Martell estime que le thème est l’élément dramatique le plus important dans une histoire. Il serait même à la source de tout ce qui la compose.Le thème est la raison pour laquelle votre histoire est importante non seulement pour le lecteur mais aussi pour vous. Sans un thème (ou quelques thèmes, le thème n’est pas le sujet), une histoire n’a pas d’utilité. Il n’y a aucune raison de la raconter si un thème n’est pas à l’œuvre sous la surface.
Ce sont les propos de Wiilliam C. Martell que nous trans-créons. Vous pouvez exprimer votre désaccord dans les commentaires et laissez les autres vous répondre.
Les commentaires sont un terrain de débats tout à fait adéquat.
Même si cela n’est pas évident d’emblée, mais l’absence d’un thème pourrait être la cause d’une histoire qui manque de vigueur, de puissance.
Pour William C. Martell, une histoire qui se contente de n’être qu’une histoire pour divertir et seulement pour divertir c’est-à-dire qu’elle ne se préoccupe nullement de communiquer sur un ou plusieurs thèmes (ce qui ne l’empêcherait d’ailleurs pas d’être divertissante) est « disposable » signifiant par là qu’elle serait comme un mouchoir jetable, l’expérience d’un seul soir avec aucune envie d’y revenir.
Cœur et âme
Cœur et âme sont des forces beaucoup plus attirantes que les explosions et les effets spéciaux pour marquer les esprits.
Ce cœur et cette âme qui palpite et habite dans un récit sont souvent amenés par le thème. L’un comme l’autre permettent de nous connecter assez profondément avec une histoire pour que celle-ci laisse une trace en nous.
Une histoire devrait donc être à la fois divertissante et être capable de nous atteindre émotionnellement et ce niveau émotionnel est à notre portée par le ou les thèmes exposés qui est une chose souvent bien plus grande que l’histoire elle-même.
Il y a quelque chose d’universel dans un thème. Un thème explore des éléments qui touchent à notre nature humaine, voire qui font de nous des êtres humains. C’est ce concept de nature humaine qui est universel. Chacun d’entre nous cependant est un être unique.
Pour William C. Martell, lorsque le protagoniste doit prendre une décision et que son jugement est tout empreint de passions, d’émotions, vous touchez du doigt un thème même si vous n’avez pas encore conscience de celui-ci lorsque vous vous êtes lancé dans le processus d’écriture du scénario (avant les réécritures donc).
Pour trouver le thème principal de votre histoire, posez-vous la question de ce que sera cette décision que votre héros doit prendre. Ce choix qu’il a à faire ou ce dilemme qu’il doit résoudre exposera le point que vous tentez de démontrer, le sujet que vous essayé d’explorer.
Le thème en second mouvement
Généralement, le thème vous apparaîtra en pleine lumière lors des réécritures. En effet, force est de constater qu’il n’est pas un point de départ très pertinent lorsqu’on décide d’une histoire parce qu’on se lance dans l’écriture avec une idée mais rarement avec le thème.
Le ou les thèmes que véhicule l’idée se présentent rarement immédiatement avec force à notre esprit.
C’est au cours du travail des réécritures que le thème se fait jour, que ce Bon sang mais c’est bien sûr jaillira dans votre esprit vous guidant ainsi avec encore plus de précision et de pertinence dans la direction naturelle que doit prendre votre histoire.
Pour donner du poids à un récit, il lui faut un thème. Les scènes peuvent être résolument tournées vers le divertissement mais elles seront sans substance si elles n’ajoutent pas quelque chose au thème.
Parler de substance concernant une scène est assez étrange. Certes, qu’une scène existe en soi, pourquoi pas ? Cela lui confère indéniablement une autonomie, la rend unique dans l’ensemble. Or elle n’a de sens que dans sa relation au Tout.
Il faut parvenir à donner aux scènes et globablement à l’histoire un impact émotionnel lié au thème. Martell explique son propos en prenant les exemples de Rush Hour 2 et Rush Hour 3 et la différence qui fait de Rush Hour 2 une histoire intéressante et mémorable est qu’elle s’appuie sur un thème (le respect de la parole donnée) alors que Rush Hour 3 est littéralement vide de sens, une accumulation de scènes qui n’ont d’autres propos que de divertir, que de dissiper l’ennui des peuples.
Le concept de substance ici serait donc que l’auteur donne un sens à la scène et parvient à lier ce sens au récit tout entier.
Et même si vous parveniez à donner à vos scènes un puissant fond émotionnel (donc selon Martell, vecteur de sens), si celles-ci ne sont pas reliées entre elles (elles doivent être des conséquences des unes par rapport aux autres, vous pourriez discuter de ce principe de causalité dans les commentaires), si elles ne font pas partie d’un propos général ou d’un problème émotionnel particulier que vous explorez dans votre histoire, vous ne ferez que fournir à votre lecteur des informations dispersées, sans rapport avec quoi que ce soit.
Ce ne seront que des détails qui n’appuieront sur rien et vous les classez ainsi comme insignifiants.
C’est ainsi que William C. Martell explique que les séquelles sont souvent bien médiocres par rapport à l’histoire qui les a précédée parce qu’elles sont incapables de renouveler le thème ou trop frileuses pour aborder un nouveau thème.
Une lecture :
LE CONFLIT DANS LES DUOS
Reconsidérons un duo.
L’un comme l’autre des deux personnages ont eu un père qui fut tué dans l’exercice de ses fonctions. Au-delà de la relation de ces deux personnages (et de l’évolution de celle-ci au cours de l’histoire), c’est à un autre type de relations sur laquelle l’histoire pourrait s’appuyer pour son développement : la relation qui existe entre un père et son fils.
C’est en explorant ce type de relation que les actions et réactions des personnages, leurs comportements face aux événements peuvent avoir une coloration particulière.
Si chacun des personnages tentent de vivre selon les standards que leur ont appris leurs pères (peut-être par respect envers eux), toutes vos scènes et vos personnages secondaires viendront s’ajouter à votre exploration de vos personnages principaux qui sont intérieurement hantés par les fantômes respectifs de leurs pères.
En prenant conscience de ce thème et en travaillant le voyage intérieur (Inner Journey) de vos personnages principaux en respectant le thème, vous obtiendrez une résonance (une identification) de la part de votre lecteur parce que, en prenant notre exemple, les relations entre un père et son fils sont non seulement un thème universel mais qui est aussi un sujet ou un problème qui ne laisse pas indifférent pour le plus grand nombre.
Ensuite, bien sûr, vous devriez apporter votre propre réponse à cette question fondamentale des relations humaines, communiquer votre propre point de vue, votre message.
Un autre exemple de thème qui pourrait sous-tendre une histoire où un duo de personnages est impliqué est celui de la confiance mutuelle comme fondement primordial à toute relations (amitiés, amour, travail).
Les scènes pourraient explorer des situations où cette confiance doit être démontrée ou sollicitée et les réponses qu’apportent chacun des personnages jusqu’au climax où le test final sera accompli et où l’auteur pourra enfin communiquer son message.
A travers ce thème, les arcs dramatiques (l’évolution des personnages, le changement même mineur qui s’opère dans leur personnalité) auront une direction et une signification. Et tout cela apporte de la richesse à l’histoire en plus du divertissement.
Le principe à retenir selon Martell est que les scènes doivent être imprégnées d’un potentiel émotionnel convergent vers le thème.
Ce thème est identifiée par les prises de décision du personnage principal. Ces choix qu’il a à faire au cours de l’histoire seront des solutions qu’il trouve pour résoudre son problème mais celles-ci sont façonnées par les émotions et les passions du personnage ou devront avoir des conséquences sur le plan émotionnel.
Ces passions qui animent votre personnage, qui le motivent à agir dans un sens et pas dans un autre recèlent votre thème, ce qui vous préoccupe vous en tant qu’auteur et que vous devez raconter.
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