Quelques trucs et astuces pour que vous ne vous mettiez pas vous-mêmes dans une situation périlleuse avec votre scénario.
Le nombre de pages
Considérez le nombre de pages pour un scénario destiné à un long-métrage. Pour un court-métrage, vous avez une latitude plus large mais rare cependant sont les scénarios pour un court de fiction de plus de 45 pages.
Lorsqu’il est bien formaté, une page de scénario correspond à environ une minute de film. Le standard actuel se situe entre 90 et 120 pages (soit au plus 2 heures de film) avec une nette préférence pour 110 pages.
Lorsqu’un scénario excède les 120 pages, plusieurs raisons peuvent en expliquer la cause (si cette longueur nuit au scénario, bien entendu).
Il est possible que le scénario soit trop verbeux. Dans ce cas, votre prose (et non votre muse) est à revoir. Soyez plus discret dans les descriptions (lieux, costumes, apparences physiques des personnages), moins prescriptif pour ceux qui travailleront avec votre scénario (indications de plans, mouvements de caméra ne sont pas de votre ressort), coupez dans les dialogues car ceux-ci ont tendance à rallonger le nombre de page et la durée du film.
Un scénario trop long est aussi un indicateur que celui-ci est trop dilué en personnages, intrigues et intrigues secondaires ou B Story. Vous devez posséder un casting qui ne mentionne que les personnages essentiels à l’intrigue. Concentrez-vous aussi sur une intrigue unique appuyée éventuellement par une intrigue secondaire. L’intrigue secondaire ou B Story concerne habituellement la Love Affair (comme disent les anglo-saxons, soit une histoire d’amour).
Une structure inadaptée ou confuse est aussi souvent la cause d’un scénario qui s’étire en longueur à rechercher désespérément à contourner le blocage tapi dans l’ombre de l’auteur et de l’autrice.
Gardez à l’esprit que suivre une structure n’est pas un cadre restrictif pour votre créativité et que vous pouvez en toute liberté lâcher la bride à votre muse en définissant l’espace dans lequel elle s’exprimera (souvenez-vous qu’il s’agit d’une expression visuelle). La structure est tout aussi utile pour un court-métrage que pour un long.
Les conseils de lecture
LA CREATION DE VOS PERSONNAGES
L’INTRIGUE PRINCIPALE & L’INTRIGUE SECONDAIRE
INTRIGUE SECONDAIRE & B STORY
TROUVER UNE STRUCTURE : EXEMPLE PRATIQUE – PART 1
TROUVER UNE STRUCTURE : EXEMPLE PRATIQUE – PART 2
TROUVER UNE STRUCTURE : EXEMPLE PRATIQUE – PART 3
L’Opening Image
Pour que l’attention du lecteur et de la lectrice soit immédiatement attirée par votre histoire, il leur faut quelque chose d’intéressant à se mettre sous les yeux dès les premières pages. C’est ainsi que l’Opening Image (ou séquence d’ouverture) a une fonction importante dans la mise en place et ne sert pas seulement d’artifice dramatique.
L’idée est de débuter le scénario avec une scène, un évènement ou un incident qui soit excitant ou amusant ou intrigant ou effrayant ou spectaculaire, enfin quelque chose qui soit suffisamment captivant pour accrocher le lecteur/spectateur.
Quelques erreurs à éviter qui nuisent à l’effet de l’Opening Image :
- Une exposition si dense qu’elle a recours à du texte (défilant ou non sur l’écran) ou à un narrateur. Ne nous méprenez pas : nous ne décourageons pas cet outil dramatique, nous disons simplement qu’il devrait être le moins lourd possible et ne pas excéder la patience du lecteur/spectateur.
- Une trop longue description des lieux.
- Une scène d’ouverture où le protagoniste ne fait rien. Il est posé là dans l’attente dont on ne sait quoi. Nous vous conseillons de lire ou de relire notre article sur l’exposition des personnages pour vous donner quelques idées sur la façon d’employer votre protagoniste au cours de de l’exposition .
- Un autre problème qui peut survenir sans que l’auteur n’en est vraiment conscience réside dans sa volonté à vouloir nous présenter trop de personnages en quelques pages. Vous avez tout l’espace du premier acte pour introduire vos personnages, voire même la possibilité si votre intrigue le permet d’en présenter d’autres au cours de l’acte Deux.
Il n’y a donc aucune obligation à entasser tout votre casting en quelques pages. D’ailleurs, n’espérez pas ainsi que votre lecteur puisse garder trace de tous vos personnages et de plus, vous allez détourner son attention d’un processus fondamental : l’empathie pour le personnage principal.
Conseils de lecture :
MICHAEL HAUGE & L’OPENING IMAGE
La prémisse
La prémisse est le concept de base de votre histoire (un grand requin attaque une station balnéaire, un jeune couple tombe amoureux au cours du voyage inaugural du Titanic, un millionnaire orphelin dont les parents ont été assassinés s’habille en superhéros et devient un justicier vengeur..).
Chaque fiction a une prémisse et il faut qu’elle soit introduite dans l’histoire le plus rapidement possible et au plus tard à la fin de l’acte Un afin que le lecteur/spectateur puisse comprendre assez tôt de quoi il retourne dans votre histoire.
Plus tôt votre prémisse est comprise du lecteur ou de la lectrice et plus tôt ils accepteront de s’immerger ou de se laisser happer par votre récit. On peut même avancer que tant que votre prémisse n’est pas clairement définie, vous ne pourrez pas lancer votre histoire. La prémisse est le secteur d’amorçage de votre fiction.
Ne laissez pas votre lecteur deviner de quoi il s’agit. Dites le lui clairement et surtout contentez-vous d’une seule prémisse.
Le conseil de lecture :
LA PREMISSE DE VOTRE HISTOIRE SELON LAJOS EGRI
Un protagoniste intéressant
Le protagoniste est le personnage principal de l’histoire. Être le personnage principal est une tâche sérieuse qui implique que ce personnage doit avoir un but solide et sérieux et agir dans la poursuite de ce but. C’est cette quête qui génère les principaux événements de l’intrigue et fait avancer l’histoire.
Une fiction ne pourra réellement fonctionner que si le lecteur/spectateur s’investit avec ce personnage dans la poursuite de son objectif. Cette implication du lecteur s’inscrit dans la durée du récit et doit commencer tôt.
Il n’est pas obligatoire de trouver sympathique un personnage pour éprouver une certaine empathie envers lui. C’est ce dernier sentiment qui doit être recherché. Si le lecteur/spectateur trouve votre protagoniste agréable ou attachant, c’est toujours un bon point mais il faut créer un lien empathique, une reconnaissance, un partage d’expériences, une situation similaire ou vécue entre le personnage et ce lecteur.
Il doit donc exister quelque chose d’intéressant chez le protagoniste auquel le lecteur ou la lectrice se réfèreront pour comprendre, accepter les efforts fournis par cette héroïne ou ce héros lorsqu’ils font face à l’adversité pour atteindre un but.
Il est nécessaire de faire connaissance très tôt avec le protagoniste. Découvrir rapidement qui il est, comprendre sa motivation (en d’autres termes, son objectif) parce que le lecteur doit comprendre rapidement pourquoi il fait ce qu’il fait dans votre histoire.
Un antagoniste à la hauteur
L’antagoniste est le personnage ou une force (ou entité) qui se tient entre le protagoniste et son but. Ce peut être par exemple la nature ou une institution. Ce peut être aussi l’incarnation d’entités comme par exemple un prélat ou autre si l’antagoniste est une confrérie religieuse..
L’antagoniste doit être puissant (en tant que personnage et pas nécessairement par ses actions ou son physique) pour procurer une opposition suffisante pour contrecarrer les projets du protagoniste tout au long du récit.
S’il est personnifié, l’antagoniste devrait être un personnage haut en couleurs, intéressant. Il doit l’être au moins autant que le héros ou l’héroïne de votre récit. Certains auteurs et autrices proposent même de concentrer tous leurs efforts sur la création d’un antagoniste mémorable car plus celui-ci sera intéressant et plus il mettra en lumière votre héroïne ou votre héros qui profiteront de l’aura du méchant de votre histoire.
Conseils de lecture :
L’INDISPENSABLE MECHANT
L’ANTAGONISTE – PART 1
L’ANTAGONISTE – PART 2
L’ANTAGONISTE – PART 3
Un conflit clair entre le protagoniste et son antagoniste
Le conflit entre ces deux-là doit être clair et compréhensible afin que le lecteur/spectateur puisse comprendre ce qu’ils se font l’un à l’autre et pourquoi. Le conflit doit monter aussi en intensité, devenir plus grand et plus intense entre le commencement du récit et le climax (moment de l’ultime confrontation entre le héros et le méchant).
La seconde partie de cet article :
SCENARIO : PIEGES A EVITER – PART 2
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