Intrigues secondaires, les enjeux, les obstacles et le héros sont des éléments dramatiques indispensables.
Nous profiterons de cet article pour vous orienter vers d’autres articles comme une révision de ces atouts dramatiques.
Développer des intrigues secondaires
Ces intrigues sont connues comme la B Story et la C Story.
La B Story peut être considérée comme une intrigue qui vient appuyer le thème sur le plan émotionnel. L’action qui anime cette intrigue secondaire n’est pas liée à l’intrigue principale.
Ainsi, dans Fenêtre sur cour de Alfred Hitchcock, plusieurs intrigues secondaires viennent se tisser autour de l’intrigue principale : la relation entre Lisa et Jeff par exemple ainsi que les intrigues relatives à d’autres locataires.
Quant à la C Story, elle se concentre essentiellement sur l’évolution personnelle du protagoniste. Elle décrit l’arc dramatique des personnages, leur évolution psychologique au cours de l’histoire.
Sur ce sujet :
INTRIGUE SECONDAIRE ET B STORY
LES LIGNES DRAMATIQUES
Les intrigues secondaires reflètent la A Story (l’intrigue principale) d’une façon ou d’une autre.
Mais si elles ne le font pas, l’histoire n’en sera pas déséquilibrée.
Le protagoniste n’est pas le seul personnage d’une histoire. Tous les personnages peuvent connaître une intrigue secondaire.
Celle-ci peut respecter une structure ou simplement un début, un milieu et une fin.
Ce qui importe est de comprendre que ces intrigues secondaires aient un rapport ou illuminent le personnage principal et partant, le thème de l’histoire.
Si vous ne pouvez établir de lien même ténu avec l’intrigue principale, il est bon de se poser la question de la pertinence d’une intrigue secondaire.
Augmenter les enjeux
Un mouvement naturel est que les obstacles deviennent de plus en plus difficiles au fur et à mesure de l’histoire. Il est évident que si le protagoniste rencontre dès le début son plus grand, son plus difficile obstacle, tout ne sera ensuite que descendant.
Donc, le suspense ne sera pas au rendez-vous.
Les enjeux sont la mesure du risque que prend le héros de l’histoire. Le lecteur prend conscience de ces risques.
Il saisit la perte possible pour le protagoniste s’il échoue. Ce sont les conséquences de cet échec que peut comprendre le lecteur.
Ces conséquences se traduisent généralement par une perte. Amour, travail, des choses plus matérielles ou encore sa propre vie ou celle de ceux qui lui sont chers.
Ce qui importe est que quelque soit ce qui est en jeu, il est nécessaire que cela retienne l’attention du lecteur. Si celui-ci n’adhère pas au risque que prend le héros, il se désintéressera vite de ce qui pourrait lui arriver.
Donc, la technique consiste à augmenter les enjeux, le risque pour le héros. Dans les premiers obstacles, le risque sera mineur.
Si le héros échoue, les conséquences ne seront pas à ce point létales.
Il apprendra cependant de son erreur.
Mais plus l’histoire progresse, le risque et l’enjeu doivent être plus aigus.
Sur la notion d’enjeux :
. DEUX HISTOIRES EN UNE
. LA FICTION (3)
En fin de compte, posez-vous ces deux questions :
- Qu’est-ce qui arrivera à votre personnage principal s’il échoue dans sa quête ?
- Quelles seront les conséquences de cet échec ?
Cela vous permettra de décrire les enjeux dramatiques dont vous aurez besoin pour votre personnage.
Les types de barrières
Il existe deux types d’obstacles : extérieur et intérieur. Ce qui se passe à l’intérieur du personnage est une barrière psychologique.
C’est une faille dans sa personnalité.
C’est ce qui l’empêche de réussir à moins qu’il ne parvienne à surmonter ce blocage psychologique.
Donc, le lecteur doit être au fait de ce problème intime. Il faut lui faire comprendre cette faille et lui faire voir comment elle affecte les tentatives du héros pour surmonter ses épreuves.
Cette faille doit être exposée rapidement dans l’histoire.
Elle doit servir aussi de prétexte à des situations d’apprentissage où le personnage principal sera confronté directement à son problème personnel.
Il apprendra de ces situations. En d’autres mots, le personnage principal apprend de ses erreurs et tente de les corriger.
Bien sûr que le héros est certainement son meilleur ennemi. Mais cela ne doit nullement l’empêcher de combattre quelque chose qui soit extérieur à lui-même.
C’est d’autant plus vrai que c’est dans cet affrontement avec ce qui est en-dehors de lui qu’il pourra surmonter ses propres failles.
C’est essentiellement pour cette raison que la force antagoniste quelle qu’elle soit rend la vie difficile au protagoniste.
Il sera compliqué pour le héros d’atteindre son objectif.
Et plus les complications sont ardues, meilleur sera l’histoire sur un plan dramatique.
Un vrai héros ?
Protagoniste et personnage principal sont souvent confondus en un héros.
Parfois, cependant, le protagoniste (celui qui fait avancer l’intrigue) et le personnage principal (celui vers qui l’empathie du lecteur est tournée) sont deux personnages différents. Dramatica parle de player pour distinguer les rôles.
Mais la plupart du temps, celui qui fait avancer l’histoire en est aussi le personnage principal. Il est le héros.
Il y a un héros dans chaque histoire. C’est le personnage qui doit vaincre l’adversité et atteindre un but.
Ce but est sa finalité.
Cette finalité se manifeste au cours de l’ultime défi. C’est le climax.
Le héros est l’agent de son propre salut.
Personne d’autre ne viendra à son aide à ce moment. C’est le héros seul (ni amis, ni deus ex machina) qui doit combattre, résister et peut-être vaincre cette ultime barrière entre lui et son objectif.
Des héros comme Luke dans Star Wars ou Dorothée dans Le magicien d’Oz correspondent très précisément à cette définition.
Et ne pensez pas que votre créativité pourrait être barrée par cette sorte de déterminisme du héros car sa volonté incoercible et indéfectible d’atteindre un but est l’expression de sa liberté.
Quelle qu’en soit l’issue pour le héros, quel que soit le message que vous souhaitez faire passer, le climax s’avère indispensable.
Il est l’une des conditions pour éviter la frustration du lecteur.