Un bon scénario est constitué de complications progressives. Pourquoi ? Pour maintenir l’attention du lecteur. Car avec une situation qui devient pire au fil de l’intrigue, le protagoniste attire immanquablement l’attention.
De petites victoires surtout dans la première partie de l’acte Deux peuvent occasionnellement se produire mais le véritable triomphe (c’est-à-dire ce qui reste encore insoluble à ce moment de l’histoire) est encore bien plus désastreux et important.
Et ce triomphe fera l’objet d’une séquence dénommée le climax. C’est dire l’importance de cette séquence. Quel en sera le contenu ? Dans les thrillers, ce sera une ultime confrontation. Dans une romance, les deux amants seront enfin ensemble pour une vie longue et heureuse.
C’est un moment où une réalité cachée depuis très longtemps et qui empoisonnait la vie du héros sera enfin intégrée chez celui-ci. C’est une rédemption, une épiphanie, une réconciliation. Ce sera une blessure peut-être qui ne cicatrisera jamais mais qui sera enfin mieux vécue par le personnage principal.
Le climax est une apogée
Cette séquence qui a lieu avant le dénouement et sans laquelle celui-ci ne peut être justifié doit être différente de ce qu’il s’est passé auparavant. Le climax ne devrait pas souffrir de la comparaison d’avec les scènes et séquences qui l’ont précédé.
Et d’ailleurs, le lecteur attend cette séquence. C’est une convention. Une étape indispensable de la structure. Tout votre projet tend vers le climax. Ne frustrez pas votre lecteur en lui refusant ce moment (qu’il apprécie).
Si le lecteur a apprécié le voyage auquel vous l’avez convié, si la fin de l’histoire le déçoit ou le frustre en quelques manières, il ne retiendra très probablement que l’échec de votre histoire à l’avoir distrait pendant quelques temps.
Pratiquement, tout commence avec l’incident déclencheur et se termine au climax. C’est une façon de faire les choses. Que ce soit une quête, une mission, une illumination… le lecteur devrait ressentir que cet événement particulier lance quelque chose qui s’enflera au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue pour se résoudre finalement au moment du climax.
En fait, il y a une relation entre l’incident déclencheur et le climax. Par exemple, Robert Langdon (Da Vinci Code) pense d’abord qu’il est à la recherche du Saint Graal. C’est vrai d’ailleurs. Mais comme l’histoire se développe, il s’avérera que le véritable Graal est quelque chose de bien plus fort et puissant qu’une coupe.
Le climax pour Da Vinci Code est lorsque Langdon découvre ce qu’est ce véritable Graal.
Une définition du climax
Le climax est une séquence dont l’issue ou le résultat est la solution définitive de la quête du héros et classiquement, en un changement dramatique et permanent de la personnalité du personnage principal.
Le changement est crucial. Il est l’aboutissement du parcours du héros à travers l’histoire. Cette transfiguration du personnage principal peut être bonne ou non, positive ou négative. Ce peut être une illumination ou bien une désillusion (la nature humaine, sans doute, a tendance à se faire nombre d’illusions sur la réalité des choses).
Ce peut être l’acquisition d’une sagesse nouvelle (un point de vue plus véritable sur qui est vraiment le personnage) ou bien le personnage sombre dans la folie. Quoi qu’il en soit, cette transformation sera définitive. Cette permanence est naturelle à toute fiction. Le lecteur s’attend à ce que les conséquences de cette aventure sur le héros soient véritablement conséquentes. Et l’auteur le suggère en traduisant un impact durable sur ce que sera le futur de son héros après la fin de l’histoire.