Dans toutes les histoires, il y a un personnage central. Le script nous introduit auprès de lui assez rapidement, parfois même dès la première scène.
Face au personnage central se rencontre le principal de ses opposants. Celui-ci n’a pas obligation d’apparaître au début de votre histoire, c’est vous l’auteur qui déciderez du moment.
Il est généralement admis que le protagoniste est le héros alors que l’antagoniste est le Bad Guy, le méchant de l’histoire.
Mais cela semble un peu réducteur. Afin d’éviter les confusions, David Trottier préfère penser en termes de Personnage Central et d’Opposant à ce personnage central.
Souvent, le protagoniste ou héros est le personnage central mais rien ne vous interdit de faire du méchant de votre histoire, le personnage central de cette dernière.
Salieri dans Amadeus est le Bad Guy, il est à l’origine de l’action et par conséquent le personnage central de l’histoire. Celui qui vient s’opposer à lui est Mozart, héros de cette histoire sans en être le personnage central.
Il en est de même pour Le Joker dans The Dark Night qui est le principal maître d’œuvre de l’action, l’antagoniste et le personnage central de cette histoire.
La main sur le berceau d’Amanda Silver nous introduit auprès de Peyton, la veuve d’un gynécologue contre lequel des patientes ont porté plainte. Menées par Claire, les plaignantes obtinrent gain de cause ce qui eut pour conséquence le suicide du praticien.
Engagée dans une sorte de vendetta personnelle contre Claire, Peyton devient la nanny de la famille Bartel.
Claire Bartel est le principal opposant de Peyton bien qu’elle ne soit pas le méchant de cette histoire. Le méchant et personnage central est effectivement Peyton.
Un second opposant mineur est celui de Marlene Craven, la meilleure amie de Claire.
Il y a même des cas où le protagoniste devient l’antagoniste au fur et à mesure du récit comme dans Chute libre de Ebbe Roe Smith dirigé par Joel Schumacher.
L’idée est toujours la même : il vous faut créer un personnage central bien étoffé et muni d’un objectif puissant avec des enjeux importants. Cet objectif est une des composantes les plus importantes de l’histoire car tous les personnages sont en fait plus ou moins concernés par lui.
Il vous faut ensuite lui opposer un personnage ou une entité (incarnée ou non) tout aussi puissant qui consciemment ou non tentera de stopper votre personnage central dans son élan vers sa quête. Ainsi, vous créerez un conflit extérieur (au vu et su des personnages et du lecteur contrairement aux différentes luttes internes que peuvent éprouver les personnages) entre le personnage central et son opposant. Ce conflit est la condition sine qua non de toute œuvre dramatique.
Même dans des récits comme The Breakfast Club de John Hugues où il semble y avoir plusieurs personnages centraux, il ressort toujours de l’histoire une sorte de leader. Dans The Breakfast Club, il s’agit du cerveau de la bande, Brian.
Dans le genre des Buddy Movies (que l’on peut traduire par les films de copains), il y a toujours un personnage central bien qu’apparement, les personnages principaux ont autant d’importance les uns que les autres. Dans Butch Cassidy et le Kid de William Goldman, Butch est le sidekick du Kid.
Dans Démineurs de Mark Boal dirigé par Kathryn Bigelow, le sergent William James est le personnage central appuyé en cela par le fait qu’il est le porteur du thème de cette histoire, à savoir l’addiction à la guerre.