Quelques conseils pour écrire le premier jet de votre scénario.
Détaillez le plus possible
Imaginez tous les détails possibles. Offrez-vous le plus de matériel possible. Ce premier scénario après le plan que vous avez écrit de votre récit est probablement le moment où vous ressentirez le plus vivement ce que vous racontez.
Bien sûr, vous aurez trop de matériel à gérer. Des scènes lors des révisions indispensables s’avéreront bien trop longues. D’autres se révéleront inutiles.
Mais vous aurez ainsi toute latitude pour réordonner votre scénario. Lors de la toute première écriture du scénario, il est bon d’avoir trop de matériel que pas assez.
Soyez direct dans votre approche
Lors des révisions, il vous apparaîtra qu’un texte sous-jacent s’est glissé dans votre propos. Métaphores et symboles vous sembleront évidents.
Mais pour la première écriture du scénario, il est encore trop tôt pour travailler sur le symbolisme de vos écrits. Cela n’est possible que si vous considérez le récit comme un tout. En d’autres mots, avant de réfléchir aux messages en quelque sorte subliminaux, il vous faut finir votre premier draft.
Vouloir être trop subtil dès le premier scénario, cela revient à obscurcir sa pensée. Avoir planifié votre récit ne vous permet pas encore d’en tirer toutes les subtilités. Lors des révisions, vous pourrez sonder davantage votre message.
Pour la première écriture du scénario, assurez-vous que les intentions de vos personnages soient claires et distinctes. Ce qu’ils veulent doit être exposé sans détour, sans intention cachée.
Les articulations de votre histoire doivent être franches. Ne louvoyez pas entre les événements. Insistez lourdement sur les plus importants événements. Vous pourrez toujours les nuancer ensuite lors des révisions.
Une approche directe a aussi l’avantage de rendre les choses claires et distinctes dans votre esprit. Comment voulez-vous que votre lecteur ou votre lectrice comprennent les véritables significations de votre histoire ou la finalité d’une scène si vous-mêmes, cela vous échappe ?
Les significations sous-jacentes peuvent vite devenir un marécage dangereux si vous les tentez dès le processus d’écriture. Le premier scénario est celui où vous mettez tout en lumière. Vous déciderez ensuite lors des révisions où il vous faudra atténuer ou voiler ou inscrire certaines significations.
Ne vous censurez pas émotionnellement
C’est l’un des problèmes majeurs du premier scénario. On se coupe de ses propres émotions. En effet, dans la vraie vie, nous adoptons naturellement une certaine réserve émotionnelle. Mais nos personnages bien que de fiction éprouvent aussi des sentiments. Et le lecteur/spectateur exige ces émotions. Il veut lui aussi les ressentir. Certes, indirectement. Mais une fiction est surtout une expérience de lecture.
Bien sûr qu’un personnage ne peut pas incessamment n’être qu’une émotion. Ce ne serait pas crédible. Mais il lui arrivera au cours du récit de devoir révéler ce qu’il a vraiment sur le cœur.
Ne vous souciez pas pour le moment si la scène que vous écrivez semble ridicule, prétentieuse ou excessive. Laissez de côté vos inhibitions. De toutes façons, lors de ce premier scénario, il est probable que vous ne le donnerez pas à lire. Alors, laissez-vous aller.
Lors des réécritures, vous pèserez sereinement toute votre effusion. Mais pour le moment, vous avez besoin de cet épanchement. Vous possédez cette profondeur émotionnelle. Vous la ressentez lors de situations ou de scènes que vous décrivez.
Ne minaudez pas pour ce premier scénario avec vos sentiments. Posez-les là sur le papier.
Ce qu’il faut que vous évitiez, c’est que vous installiez une certaine distance entre votre écriture et vos émotions. Vous devez prendre des risques. Cette histoire que vous écrivez n’est pas là pour vous protéger de quoi que ce soit. Vous devez vous y livrer entièrement.
Tirez le maximum d’une scène
Lors des situations dramatiques que vous décrivez, poussez la tension ou la comédie au maximum. Poussez à la corde les situations, les personnages, le thème.
Tentez de faire faire aux personnages quelque chose de désespéré ou d’immoral. Envoyez-les plus loin que ne l’avait supposé votre synopsis. Il en ressortira peut-être que du matériel à jeter mais vous pourriez tout aussi bien aboutir à quelque chose de vraiment passionnant.
Revenir en arrière au cours de la première phase d’écriture
Evidemment que vous n’écrivez pas seulement au kilomètre ce premier jet de votre scénario. Vous ressentirez certainement le besoin de revoir une scène que vous avez déjà écrite. Ou bien revenir sur la description d’une situation.
Ce n’est pas un souci tant que vous conservez à l’esprit que vous n’êtes pas dans une phase de réécriture de votre scénario. Réécrivez la scène en ajoutant ou en retirant la raison de ce retour en arrière.
Mais ne polissez pas encore la scène. Sinon, ce sera un enchaînement sans fin. Vous aurez envie de réécrire tout ce que vous venez d’écrire.
Et vous perdrez la spontanéité d’un premier jet. Contentez-vous de réécrire au kilomètre. Comme cela vous vient mais cette fois, imprégnez par le besoin de réécrire qui s’est fait jour suite à une prise de conscience soudaine.
C’est une révélation. Ecrivez-là comme elle vous vient.
Si c’est toute une séquence qui soudain vous déplaît, c’est trop de travail à réécrire pour un premier jet. Et une perte de temps. Ignorez-là pour le moment. Lors des réécritures, vous ferez les ajustements nécessaires.
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