Un personnage créé et ce qui le caractérise sont deux choses distinctes.
L’un informe l’autre mais ils sont pourtant différents.
Puisque votre personnage représente quelque chose au-delà de sa fonction dans l’histoire, la caractérisation devient donc l’outil qui permet de créer toutes ces métaphores fictionnelles.
Lire à ce sujet :
LE PERSONNAGE EST UNE METAPHORE
Le personnage créé est le but ultime de la création. Cette dernière consiste à définir les prédicats (ce qui déterminera son existence) en détails observables.
Le personnage est celui qu’il est réellement. Il possède une persona comme tout un chacun mais aussi une réalité plus profonde, une sensibilité intime.
La caractérisation
Bien sûr, ce travail sur la caractérisation d’un personnage n’est pas aussi importante que le personnage lui-même. Mais elle n’en demeure pas moins indispensable.
Donc, il s’agit de montrer et non pas de dire ce qu’est un personnage. Ces détails observables sont les éléments qui permettent de montrer.
Il est inefficace de faire dire à un personnage que tel autre est futile. Il suffit de montrer que cet autre roule au volant d’une voiture qu’il ne peut s’offrir ou vit dans un appartement que ses revenus ne lui permettent pas de payer pour montrer cette vanité chez cet autre personnage.
L’impact sur le lecteur sera plus marqué et plus puissant.
Parce que vous aurez montré une persona sans dire avec des mots ce qui la caractérise. La fonction du dialogue est autrement plus importante.
Concrètement, vous avez une infinité de possibilités pour décrire. Non seulement la tenue vestimentaire peut apprendre beaucoup sur un personnage mais aussi sa manière de parler, ses attitudes, ses réactions…
Il suffit seulement de s’assurer que les détails que vous communiquerez importeront dans la caractérisation du personnage.
Le personnage est ce qu’il est
Et non pas une version parfaite de l’auteur. Cette approche est mauvaise car dans ce cas, la tendance consiste à attribuer aux autres personnages ce qui vient à l’esprit un peu aléatoirement.
Par exemple, si votre héros est affublé de bonnes qualités alors les autres personnages seront créés par contraste. Or, personne n’est bon ou mauvais. Nous sommes tous bons et mauvais. Cela fait une différence.
Voir à ce sujet :
LE NECESSAIRE DEFAUT D’UN PERSONNAGE
Par ailleurs, des personnages de moindre importance non pas non plus obligation d’être outrageusement détaillés. En effet, la mémoire collective possède des types de personnages qui peuvent être facilement évoqués.
Sans qu’ils soient pour autant des stéréotypes.
Par exemple, si un médecin légiste intervient dans une scène de crime, une simple description pointant sur les caractéristiques d’un médecin légiste suffira à évoquer dans l’esprit du lecteur ce qu’il sait sur les médecins légistes.
A la condition que ce personnage soit simplement présent pour donner une information qu’il est logiquement le seul à pouvoir communiquer. Mais sa présence n’influe pas sur l’intrigue. Disons que sa légitimité est nécessaire à la compréhension mais ce personnage n’a pas d’importance pour l’intrigue et cette information n’est d’ailleurs pas destinée à faire avancer cette dernière.
La caractérisation pour ce type de personnages secondaires consiste à faire appel à la mémoire du lecteur. Il suffit alors de mentionner dans sa description les éléments qui vont déclencher chez le lecteur une reconnaissance simple sans pour autant alourdir la définition du personnage. Ce qui est inutile pour l’histoire et son rythme.
Et ce qui risque aussi de créer de la confusion dans l’esprit du lecteur. Il faut donc savoir faire la part des choses.
Une découverte progressive
Pour ne pas briser le rythme de l’intrigue, il est important d’abord de ne retenir que les détails et traits de caractère les plus significatifs pour un personnage.
Inutile de briser l’élan de l’intrigue en décrivant pendant de longues minutes la caractérisation d’un personnage.
Ensuite, il faut parsemer tout au long de l’acte Un (généralement) les informations qui définissent un personnage.
Ainsi le lecteur peut beaucoup plus facilement absorber les informations d’un personnage et s’identifier à lui.
Il faut laisser de la place à l’imagination. Pourquoi décrire immédiatement dans les moindres détails un personnage ?
Les détails fournis progressivement incitent le lecteur à compléter de lui-même une image. Il suffit de prendre garde à ce que l’information fournie aille dans le sens de l’image que vous souhaitez communiquer.
Gardez en tête ce que doit représenter votre personnage. Les détails que vous retiendrez et qui seront dévoilés progressivement s’ajouteront à la caractérisation du personnage dans le sens de la métaphore qu’il incarne.
Concrètement
- Faites une liste d’au moins cinq traits de caractère saillants chez votre personnage.
Ces traits qui le définissent sont destinés à montrer au lecteur ce qu’est votre personnage réellement. Ce qu’il représente au-delà de sa fonction dans l’histoire. - Ensuite, il vous faut réfléchir à la manière dont vous allez montrer cette caractérisation initiale de votre personnage à votre lecteur.
Pour ce faire, listez trois situations pour chacun des caractères que vous avez déterminés préalablement. Chaque circonstance décrite sera un moyen de montrer au lecteur que votre personnage possède ce trait de caractère.
Par exemple, si vous voulez montrer le courage chez votre héros, il faut lui trouver une situation dans laquelle vous le montrerez accomplir quelque chose qui le terrifie.
Etre courageux, ce n’est pas se montrer brave en toutes circonstances mais bien de vaincre sa peur pour la bonne cause. - Maintenant, référez-vous à votre synopsis. Ce dernier est comme une carte qui évite à votre Muse d’errer hors de son sujet.
Pour de plus amples détails sur ce synopsis, vous pouvez vous référez à notre série d’articles :
VOTRE SCENARIO ETAPE PAR ETAPE
et estimez à quel moment vous pouvez placer avec le plus d’efficacité l’une des trois situations pour chaque trait de caractère.
Ne les versez pas évidemment dans la même scène.