Après avoir évalué notre scénario en s’attachant d’abord au protagoniste, voyons maintenant quelles sont les questions à vérifier concernant l’histoire.
EVALUEZ VOTRE SCENARIO : LE PROTAGONISTE (1)
EVALUEZ VOTRE SCENARIO : LE PROTAGONISTE (2)
EVALUEZ VOTRE SCENARIO : LE PROTAGONISTE (3)
EVALUEZ VOTRE SCENARIO : LE PROTAGONISTE (4)
Le but de ces questions est de tenter d’y répondre d’une façon positive.
Dans le cas contraire, une réécriture d’une partie des scènes pourrait s’avérer bénéfique.
Nous distinguons l’histoire de l’intrigue. L’histoire est le projet vu globalement. Nous nous intéresserons à l’intrigue après l’histoire.
L’HISTOIRE
Est-ce que mon histoire commence au dernier moment possible ?
Souvenez-vous qu’il est toujours bon de démarrer l’histoire le plus tard possible dans le parcours de vie de votre personnage de fiction. Il devrait être sur le point d’expérimenter un changement majeur dans sa vie, dans sa personnalité.
Il est très proche d’une grave crise et celle-ci est le dilemme central de l’histoire.
Bref, conjuguez votre histoire au présent.
C’est un principe que l’on retrouve jusqu’au niveau de la scène.
Plus à ce sujet :
SCENES : CONSEILS DE CONSTRUCTION
Concernant le dilemme du protagoniste :
Est-ce que j’ai bien posé la question dramatique très tôt dans l’acte Un ?
Qu’est-ce que la question dramatique ?
C’est la question fondamentale de l’histoire à laquelle celle-ci doit répondre. C’est l’intrigue principale qui a en charge de répondre à cette question (principale si vous avez montré d’autres intrigues dites secondaires dans votre histoire).
La question dramatique est ce qui justifie les comportements et les actes de vos personnages. En somme, la question dramatique est l’essence de l’histoire. Elle permet l’existence de la fiction.
La question dramatique n’apparaît pas telle quelle au cours de l’histoire. Elle n’est jamais véritablement formulée. Il est important cependant que l’auteur puisse l’exprimer car elle donne un but aux personnages.
S’il n’y avait pas une ligne d’arrivée, un but à atteindre, les personnages erreraient bon gré mal gré au travers de l’histoire. Ce n’est pas bon pour écrire une bonne fiction.
Cette question ouvre la voie pour l’action. Et le processus d’écriture suit cette voie balisée. Elle évite le hors-piste car si l’intrigue, le passé d’un personnage ou une situation déviaient ou n’étaient point liés d’une manière ou d’une autre à la question dramatique, il est fort probable que ces scènes n’ont pas de raison d’être dans l’histoire.
Quelques exemples génériques :
Qui est l’assassin ? dans tout ce qui a trait au mystère. Dans un thriller, la question serait plutôt pourquoi tente-on de tuer un personnage ?
Et pour une romance, la question que le lecteur se pose est de savoir si le héros parviendra à surmonter son handicap vis-à-vis de cette fille et enfin trouvera l’amour.
Ainsi, d’ici la fin de l’histoire, cette question devra être totalement résolue et de manière logique. Il est donc important de connaître la fin de votre fiction avant de commencer à l’écrire.
Simplement pour éviter de forcer les choses et de devoir répondre à la manière d’un Deux Ex Machina.
Le principe consiste à répondre en fait à toutes les questions que pose votre scénario. Une scène pose une question, une séquence pose une question, une intrigue secondaire est elle aussi fondée sur une question dramatique.
Pour évaluer votre scénario, une autre question se fait jour :
Avez-vous répondu à la plupart des questions que vous avez soulevées avec votre histoire ?
Si vous devez en éluder certaines, soyez certain que cela ne frustrera pas le lecteur (à moins que vous écriviez une série et que les questions laissées en suspens seront traitées dans de possibles saisons).
Du point de vue structurel
Les quatre questions qui suivent ont été abordées en détail dans la série sur l’évaluation du protagoniste (voir les liens au début de cet article).
Lorsqu’on se demande si son histoire peut faire un bon scénario (on peut aussi ne pas se le demander ou bien écrire un roman), il est intéressant de s’interroger sur la structure.
Comme vous le constaterez à la lecture des questions, toute la structure semble articulée autour du personnage principal.
L’objectif de mon personnage principal est-il clair et distinct dès le début de l’histoire ?
Avant le climax, le personnage apparaît-il désespéré ? Est-ce que juste avant que son problème soit résolu, l’obtention de son objectif n’a jamais été aussi incertaine ?
La crise, la désespérance, l’affliction concrète du protagoniste est une étape structurelle importante.
On ne détaillera pas dans cet article les raisons de cette importance. Nous vous renvoyons aux articles sur la structure :
LA STRUCTURE NARRATIVE
Est-ce que mon protagoniste est bien le personnage proactif qui non seulement fait avancer l’intrigue mais aussi qui résout son problème par ses propres moyens ?
C’est-à-dire pas de Deus Ex Machina, ni de rejet de la faute sur les autres.
Est-ce que l’objectif initial est bien celui qui est soit réussi, soit mis en échec ?
Notez qu’un protagoniste peut développer un objectif secondaire. Après qu’une tentative pour le principal objectif ait échoué (dans le cours de l’intrigue), le héros peut alors opter pour un second objectif.
Il ne remplace pas l’objectif principal, il le suspend temporairement.
Car la finalité (je présuppose que les choses sont déterminées. Je n’impose rien) d’un objectif secondaire est d’aider ou de préciser le chemin qui mène vers la réussite.
Il pourrait être confus de mener de front deux intrigues principales avec deux protagonistes même si le film choral souvent fonctionne bien auprès du lecteur.
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