De nombreuses leçons peuvent être apprises en visionnant un court-métrage. Cet article vous propose quelques conseils pour éviter de vous fourvoyer.
Gardez à l’esprit que vous manipulez un média visuel. Un court-métrage ne se suffit pas de dialogues puissants et parcimonieux. Il doit permettre la prise de conscience de l’essence profonde d’une chose, un accès d’ailleurs facilité par le format même du court-métrage.
L’avantage de ce format est qu’il permet de mettre l’accent sur l’atmosphère à travers des moments où le jeu des couleurs, des textures et des sons imprègne des images évocatrices.
Un tête-à-tête ne fonctionnera généralement pas s’il n’est pas accompagné de silence, de musique et de beauté. A chaque fois que cela est possible, votre script doit se débarrasser des dialogues non vitaux et les remplacer par des comportements épurés et signicatifs, par des scènes visuelles.
Par le court-métrage, l’auteur peut exprimer un point de vue personnel et fort. Il ne lui est pas obligatoire de s’attaquer à des thèmes complexes. Le sens de la vie ne pourrait d’ailleurs pas être correctement traité dans un court-métrage. En vous concentrant sur des thèmes spécifiques, plus personnels, vous parviendrez à aborder avec sincérité et originalité des thèmes qui, de par leur spécifité même, seront plus universels que de grands thèmes.
L’auteur doit trouver une connection personnelle avec son matériel, il doit adopter un point de vue unique sur son sujet.
Des thèmes comme l’acceptation de soi, un amour impossible ou encore le côté ténébreux d’une relation sont des exemples de thèmes intéressants pour un court-métrage.
Ne visez pas trop haut. Racontez le voyage d’un seul protagoniste ou deux mais ne vous encombrez pas d’intrigues secondaires. Ne compliquez pas le travail du monteur inutilement. Votre script doit couvrir un dilemme et un seul et le résoudre d’une façon ou d’une autre à la fin. Focalisez-vous sur un conflit majeur ou une séquence et prenez tout le temps du court-métrage pour bien les raconter.
En tant qu’auteur d’un court-métrage, vous devez penser aux ressources dont disposera l’équipe si votre script est appelé à être filmé. Gardez à l’esprit que vous racontez une histoire très personnelle. Cette intimité avec l’auteur permet d’inscrire l’action dans des environnements clos (que ce soit un appartement ou en plein air, dans un parc ou un quartier, par exemple).
Donnez à votre protagoniste une forte personnalité. L’intrigue, les rebondissements, l’histoire elle-même ne sont rien s’il n’y a pas un personnage avec qui le lecteur va pouvoir se connecter, s’identifier, en d’autres mots, éprouver de l’empathie pour lui. Vous n’avez que très peu de pages pour graver un personnage dans l’esprit de votre lecteur. Déterminez les traits de caractère les plus à même de servir votre thème, les désirs et l’objectif de votre personnage doivent aussi être statués rapidement et fermement. Une forte personnalité, ce n’est pas non plus d’en faire un dur à cuire, c’est simplement donner à votre personnage une couleur clairement définie dans l’esprit du lecteur. Lors de la création de votre personnage, réfléchissez aussi à comment celui-ci sera perçu par votre lecteur.
Ne rendez pas votre histoire prévisible. Réservez deux rebondissements dans votre histoire. L’un au tout début, l’autre à la fin. Et ce, quelque soit le genre.
Votre récit va créer une certaine attente chez votre lecteur. Commencez par la favoriser puis dans le climax, renversez la situation par un ultime rebondissement.
Retenez un point de vue positif. Parce qu’il est relativement facile d’être cynique sur la nature humaine, sur la société ou la cupidité des hommes, offrez-vous au contraire une vue positive même dans la plus sombre des histoires, tout en ne perdant pas de vue votre thème, bien entendu. Un lecteur se souviendra plus facilement de votre script si vous lui laissez une impression optimiste (même faible) sur la conclusion de votre histoire. Si celle-ci le permet, efforcez-vous de donner un tour positif à votre histoire.