Le but (ou objectif), la motivation et le conflit : trois éléments dramatiques vitaux pour votre histoire. Ce sont les trois engrenages principaux qui font tourner votre intrigue.
Sans un but à atteindre, sans une motivation pour se lancer dans cette aventure et sans le moindre conflit, votre intrigue ne peut avancer. Elle n’a nulle part où aller.
Chacun des principaux personnages de votre histoire se doit d’avoir un but, une motivation et affronter des difficultés pour atteindre cet objectif. Ces éléments dramatiques doivent d’être d’importance dans la vie du personnage sinon votre histoire risque de manquer de profondeur.
Un outil dramatique qui permet de maintenir l’intérêt du lecteur est que les enjeux pour le personnage ne cessent de s’accroître, de devenir de plus en plus cruciaux jusqu’à ce que le personnage apprenne de ses erreurs ou du moins de ses expériences.
Comment définir un but, une motivation et un conflit ? Prenez un personnage. Travaillez sur les personnages plutôt que sur l’intrigue rend une histoire beaucoup plus émotionnelle et plus puissante vis-à-vis du lecteur. Cela vous permettra aussi d’imaginer des actions et des réactions pour votre personnage plus appropriées à son caractère.
Il est donc préférable d’essayer d’apprendre à connaître votre personnage avant même de planifier les événements de votre intrigue. Lorsque vous connaissez votre personnage (y compris ses forces et surtout ses faiblesses), il est plus facile d’imaginer ce que ce personnage fera dans votre histoire.
Vous pourrez alors développer votre intrigue à partir du personnage plutôt que de le forcer dans une intrigue pour laquelle il ne va pas nécessairement s’adapter. Une fois établis le but, la motivation et le conflit, vous aurez l’énergie qui fera avancer votre intrigue.
Pour établir ce triumvirat, posez-vous une simple question :
Quel serait le pire cauchemar pour votre protagoniste ? ou
Qu’est-ce que votre protagoniste a le moins envie de faire ?
La réponse à cette question devrait vous permettre de comprendre la peur la plus enfouie (dont il n’a probablement pas encore conscience) de votre personnage. Cette peur, cette angoisse vous serviront de base pour votre intrigue.
Par exemple, considérons un personnage qui soit un germaphobe. La dernière chose qu’il ait envie de faire est de se rendre dans un hôpital où il s’est persuadé que microbes et bactéries ne feront qu’une bouchée de sa vie.
Maintenant que vous avez identifié cette angoisse ou cette phobie, posez-vous la question dramatique de votre histoire :
Et Si… le personnage devait absolument se rendre dans un hôpital ?
Qu’est-ce qui pourrait le motiver suffisamment pour surmonter sa phobie ?
La réponse vous donne son objectif, le but qu’il doit atteindre.
L’objet de sa quête consiste pour le personnage à affronter son pire cauchemar, à faire face à ses angoisses (et de tenter de les surmonter).
Maintenant, nous sommes en droit de nous demander pourquoi il doit se rendre dans un hôpital alors qu’en temps ordinaire, il n’y mettrait jamais les pieds.
La réponse vous donnera sa motivation majeure et incoercible.
L’idéal en fait est de faire jouer deux buts, deux motivations et deux types de conflit.
Les premiers concernent ce qui est extérieur au personnage. Celui-ci a en effet, un but, une motivation et des conflits qui sont au vu et su de tout un chacun (y compris le lecteur). Ce serait par exemple de trouver un trésor.
Les seconds jouent sur un plan émotionnel. Le personnage doit vaincre une faiblesse pour parvenir à atteindre son objectif extérieur. Simultanément, les événements extérieurs influent sur le plan émotionnel du personnage afin de lui faire prendre conscience de sa faiblesse et de la surmonter. Nous pouvons nuancer cette définition en n’imposant pas que le personnage soit obligé de vaincre sa faiblesse pour remporter son prix. Le voyage intérieur (son arc dramatique) peut être considéré comme indépendant de son voyage extérieur (n’avoir aucun rapport avec ce dernier) mais le voyage extérieur doit absolument être orienté vers la prise de conscience que le personnage doit changer.
En fin de compte, il est relativement aisé de définir cette approche de cette façon :
Un personnage veut quelque chose (c’est son but, l’objet qu’il poursuit) parce qu’il a une sérieuse motivation pour le faire mais il rencontrera des conflits (des difficultés à obtenir ce qu’il veut) au cours de sa quête.
Ce que veut votre personnage doit être assez grand pour soutenir votre histoire. Retrouver une personne disparue est un grand objectif apte à donner une vraie substance à votre intrigue. Retrouver les clefs de sa voiture peut à la rigueur être l’objet d’une scène mais en aucun cas, l’objet majeur du personnage principal. Vous pouvez cependant utiliser un objet mineur si parallèlement vous intensifiez la motivation du personnage à poursuivre ce but.
Prenons Shreck par exemple, ce qu’il veut est de récupérer son marais mais pour ce faire, il va devoir affronter le monde et risquer d’être rejeté (c’est une peur profondément enfouie dans sa psyché).
Quant à Captain America qui veut sauver le monde, il a peur de n’être pas à la hauteur de cette tâche et d’échouer (la peur de l’échec est forte chez lui).
La motivation est la clef. Avec une motivation suffisamment documentée, vous pouvez rendre crédible n’importe quel objectif.
Une mère de famille envoie un de ses enfants à une mort certaine. Pourquoi ferait-elle cela ? Parce qu’elle n’a pas d’autre choix si elle veut sauver l’un de ses deux enfants car les nazis lui ont dit d’en choisir un sinon les deux mourront.
A lire :
SOPHIE ZAWISTOWSKA
C’est une motivation forte .
Donc, quoi que veuille votre personnage, donnez-lui une motivation forte (une majeure et idéalement quelques autres) afin qu’il soit réellement motivé pour faire ce qu’il fait, de s’engager dans cette aventure qui représente pour lui son pire cauchemar.
