ARCHETYPES
Traduction de l’ouvrage de Melanie Anne Phillips
Chapitre 11.
Sommaire :
ARCHETYPES de MELANIE ANNE PHILLIPS
Chapitre 11 : L’histoire derrière le contagonist
Contagonist est un terme inventé par Chris Huntley, l’un des co-créateurs de Dramatica pour décrire un archétype qui n’avait pas été identifié lors des cours reçus par Melanie Anne Phillips et Chris Huntley à l’USC. Voici comment la notion et la dénomination leur sont venues : Lorsque nous avons créé la théorie d’écriture Dramatica, nous commençâmes avec des personnages – des archétypes spécifiques. Nous écrivîmes tous ceux qui étaient familiers – protagoniste, antagoniste, raison, émotion, sidekick, sceptique et gardien (voir les chapitres précédents). Mais nous avions un problème..
D’abord, ils étaient tous jumelés sauf le gardien : Protagoniste/Antagoniste, Raison/Emotion, Sidekick/Sceptique (ou pour ces derniers Ami fidèle/Doute personnifié). Mais le Gardien (essentiellement une aide, un protecteur, un précepteur qui est aussi la voix de la conscience) restait là, les bras ballants, seul.
Nous supposions que les histoires avait une symétrie (bien que nous n’en étions pas sûrs à cette époque et aucun de nos professeurs ne l’avaient mentionné). Mais nous ne savions vraiment pas ce que pouvait être ce personnage manquant et comment l’appeler.
Lorsque nous eûmes initialement dérivé nos archétypes de l’Episode IV de Star Wars (l’original), et vîmes que le duo Protagoniste/Antagoniste étaient Luke/Darth Vador (ou du moins nous le pensions ainsi) ; Raison/Émotion (Reason/Emotion) étaient Leia/Chewbacca ; Sidekick/Sceptique étaient les Droïdes/Han Solo et le Gardien était Obi Wan.
Mais alors si Darth était l’antagoniste, quel rôle jouait l’empire sous le commandement du Grand Mof Tarkin ? Après y avoir bien réfléchi, nous réalisâmes que tandis que Darth, spécialement dans la scène d’ouverture, semblait être la quintessence du méchant mélodramatique, il est rapidement relégué au rôle d’homme de main de l’empire.
Nous pensâmes d’abord que le dernier archétype était celui du sbire. Mais en y réfléchissant encore, nous réalisâmes qu’un homme de main est comme un Sidekick pour le méchant de l’histoire. En réfléchissant encore, nous avons déterminé qu’il y avait seulement un sidekick, mais qu’il pourrait être associé soit avec le héros, soit avec le méchant. Par exemple, Renfield (l’assistant de Dracula) est en fait le sideckick dans cette histoire (une aide fidèle et indéfectible) même s’il travaille pour le bad guy. Et ainsi, nous en avons conclu que l’homme de main (ou sbire) n’était juste qu’un sidekick en habit de loup.
Puis nous réalisâmes que Darth n’était pas seulement un problème pour notre héros, mais qu’il était aussi une écharde dans la main de Tarkin et de l’empire.
Darth étrangle l’un des autres commandeurs et il est celui qui a l’idée de laisser le Millenium Falcon s’échapper avec une balise de repérage ce qui mène à la destruction de l’Etoile de la Mort (« Je prends un risque terrible, Vader » dit Tarkin. « Il vaut mieux que cela réussisse » indiquant que c’est l’idée de Darth).
Donc, si Darth était une plaie pour les deux côtés, nous avons réalisé qu’il était similaire à l’archétype du Trickster (le filou, l’escroc, l’enfant terrible). Mais il représentait aussi le côté sombre de la force, la tentation du côté sombre.
Et alors, nous l’avions. Darth était en fait l’opposé de Obi Wan. Plutôt que de fonctionner comme aide et conscience (Obi Wan), Darth représentait l’empêchement, gêne et tentation, les opposés exacts. Donc Obi Wan/Darth représentaient une paire d’archétypes complétant la symétrie de cette partie de la structure de l’histoire.
Mais comment appeler ce personnage ? Il n’était pas vraiment un Trickster mais plutôt comme un empêcheur de tourner en rond dans les plans des deux parties. Et il était aussi un tentateur. Donc Chris Huntley considéra que cet archétype était à la fois contre l’antagoniste et contre le protagoniste et le nomma intelligemment Contagonist (Con qui signifie contre dans un langage et avec dans un autre).
Protagoniste/Antagoniste : Contagonist.
Depuis lors (22 ans déjà), j’ai vu le mot s’immiscer dans nombre de discussions littéraires sur le net sans que ne soit jamais mentionné Dramatica. Donc je suppose que c’est un bon indicateur qu’il est devenu une part du langage général des histoires.
Si seulement le dictionnaire pouvait le reconnaître !
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