L’ACCROCHE ULTIME : LES PERSONNAGES

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Sans une bonne histoire pour gonfler ses voiles, un scénario est condamné sinon à l’échec du moins à rester au fond d’un tiroir.

Et quel est le mât le plus robuste qui soit pour une bonne histoire ?
Des personnages complexes qui rendront chaque moment de l’histoire comme personnel et suffisamment passionnant pour que lecteurs et lectrices s’accrochent à eux et se préoccupent de ce qu’il peut leur arriver.

Un voyage émotionnel

C’est ce que tout auteur devrait chercher à atteindre chez ses lecteurs.
Et ce n’est pas facile.

Le vecteur de ce voyage émotionnel, ce sont des personnages. Et un auteur doit plonger au plus profond de leurs personnalités afin d’y rencontrer leurs désirs, leurs motivations, leurs besoins et leurs peurs.

Un personnage bien construit se décompose en faiblesses et en qualités positives. Les faiblesses non seulement humanisent un personnage mais elles lui donnent aussi quelque chose qu’il doit vaincre.
En surmontant ses peurs, par exemple, un protagoniste connaît une évolution de sa personnalité. Il devient meilleur.

Des qualités positives sont tout aussi importantes que les défauts d’une personnalité. Il est dans la nature humaine de ne voir que les défauts. Et pourtant, ce que nous admirons chez les autres, c’est bien ce qui fait leur force. Et il en est de même pour nos personnages de fiction.

L’accroche : dès la séquence d’ouverture

Il faut impliquer le lecteur dans l’histoire le plus tôt possible. C’est-à-dire lui proposer un personnage avec lequel il s’identifiera. C’est-à-dire envers lequel il éprouvera une empathie ou du moins une sympathie.

Pour y arriver, vous pouvez montrer dès le début la souffrance d’un personnage, les difficultés dans lesquelles il se débat. Vous pourriez commencer cette séquence d’ouverture à un moment fondamental contenant des enjeux élevés.
Où vous pourriez capter l’attention du lecteur avec un élément mystérieux dont il voudra savoir plus.

Une empathie recherchée

Il est donc important de créer un lien le plus rapidement possible entre le lecteur, lectrice et le personnage principal. Lecteurs et lectrices doivent reconnaître que le personnage principal de l’histoire mérite que l’on se préoccupe de lui.
Après tout, le lecteur/spectateur passera du temps avec un personnage. Autant alors tenter de faire en sorte qu’il ne perde pas son temps (du moins qu’il ait ce sentiment).

Voir la souffrance d’un personnage peut créer certes une certaine sympathie envers lui. Mais la véritable accroche, ce sur quoi va se fonder le lien empathique, est de montrer une approche positive de la personnalité d’un personnage.

L’empathie a l’avantage de s’installer au-delà de l’image d’un personnage. Si votre héros est un criminel endurci, la tendance est de le catégoriser parmi les méchants d’une histoire.
Mais si vous faites en sorte de montrer des aspects positifs de sa personnalité dans des situations où il pourra faire montre de générosité, d’un sens de responsabilité ou par exemple d’un désir de protéger quelqu’un de vulnérable, il devient beaucoup plus intéressant.

Et le lecteur comprendra qu’il vaut la peine que l’on s’intéresse à lui. De plus, cela crée un questionnement sur ce personnage. Puisqu’on l’a vu agir comme un criminel, pourquoi fait-il preuve de générosité, par exemple ?
Ou pourquoi dépasse-t-il ce qu’il est pour aider quelqu’un d’autre ?

Un comportement révélateur

Le comportement et les actions d’un personnage sont de bons moyens de révéler sa personnalité. Les situations peuvent mettre en avant son éthique et les valeurs qui le définissent.
Lorsqu’un personnage fait preuve de grandeur dans ses actions, cela peut aider le lecteur à s’investir émotionnellement envers lui. Et ce sont des attributs positifs de sa personnalité qui sont alors utilisés par l’auteur pour parvenir à cette fin.

Chaque individu est un mélange de traits de personnalité. Ceux-ci servent à satisfaire des besoins fondamentaux ou des désirs ou bien encore d’exercer sa volonté selon un code moral.

L’éducation, les expériences vécues… déterminent les traits qui définissent une personnalité. Ils seront positifs, négatifs voire neutres. Et ils seront plus ou moins importants.

Normalement, les forces qui nous caractérisent doivent nous aider à remplir nos besoins et nos désirs. Elles nous permettent aussi de devenir meilleurs. Alors que nos faiblesses ont tendance à nous immobiliser, à casser le mouvement qui nous inscrit dans la vie.

Pourtant, il est difficile parfois de distinguer entre force et faiblesse surtout lorsque nos faiblesses servent à satisfaire le désir bien compréhensible de se sentir en sécurité.
Dans le cadre d’une histoire, les forces et faiblesses entrent dans la construction de l’arc dramatique des personnages. L’auteur doit donc savoir avant le processus d’écriture de son scénario quels seront les traits qui seront des faiblesses et ceux qui seront des forces.

Traits positifs et négatifs

Un trait négatif a tendance à endommager ou minimiser les relations aux autres. Avec un tel trait, le personnage se concentre sur lui-même et ne prête guère attention aux autres. La jalousie est un bon exemple. Mais aussi l’individualisme et la narcissisme ordinaires.

Un personnage jaloux est centré sur ses propres besoins et insécurités. Son ressentiment et son amertume nuisent considérablement à ses relations. Il met mal à l’aise les autres personnages. Même ceux qui l’apprécient et tentent de l’aider.

Un trait positif est davantage destiné à produire une amélioration, une évolution personnelle du personnage. Il peut l’aider aussi à accomplir son objectif avec des moyens plus appropriés.
Les relations à autrui sont aussi plus sincères, plus efficaces.

Quelqu’un qui place l’honneur parmi ses valeurs les plus chères sera capable et enclin à utiliser des moyens sains. Il possédera une attitude droite dans la plupart des situations. De par sa nature, il accorde beaucoup d’importance aux autres. Ses relations sont alors saines, honnêtes, sans arrière-pensées.

L’introversion ou l’extraversion peuvent être qualifiés de traits neutres parce qu’ils ne sont pas réellement une aide ou un empêchement dans l’objectif du protagoniste. Cependant, ils permettent une plus grande exploration du personnage, de son monde. Ils peuvent aussi participer à la découverte de soi par laquelle de nombreux personnages passent.

Il est certain par contre que ces traits neutres n’ont pas un impact négatif sur la destinée du personnage. Ils renforceraient davantage les traits positifs.

Voilà donc quelques informations supplémentaires pour vous aider dans votre propre projet d’écriture. Par ailleurs, si vous le souhaitez, vous pouvez aussi nous aider par vos dons. Scenar Mag n’est pas une association mais seulement une volonté de partage d’informations. Faites un don, s’il vous plaît. Merci

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