LES ARCHETYPES DE JUNG

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Carl Gustav Jung définit l’archétype comme un symbole primitif et universel appartenant à l’inconscient collectif de l’humanité et se concrétisant dans les contes, les mythes, le folklore, les rites et légendes… des peuples les plus divers.

Jung a décrit plusieurs archétypes en se basant sur l’observation de motifs de pensées et d’actions différents mais récurrents depuis l’origine des temps parmi les peuples, les pays et les continents.
La notion d’archétype chez Jung ne distingue pas les individus en types d’une façon telle qu’un individu serait de tel ou tel type. Jung dit que tous les individus possèdent les mêmes archétypes de base.
Parmi ceux-ci apparaît un archétype dominant prévalant sur les autres archétypes et orientant nos pensées et nos actions.

L’ombre

L’ombre ou la part d’ombre qui est en chacun de nous reflète des éléments plus profonds de notre psyché.

Daniel Cordonier dans Le pouvoir du miroir paru aux éditions Georg (2e édition 1999) écrit :
« Carl Gustav Jung pensait qu’au bout de la pénible exploration de notre inconscient se trouvait la découverte du Soi, notre lumière intérieure, la part de sagesse divine enfouie au plus profond de nous-mêmes. Mais le psychiatre suisse affirmait qu’avant d’arriver à cette lumière, l’explorateur devait d’abord rencontrer un personnage qu’il a appelé l’ombre.
L’ombre peut être définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être, mais que nous ne sommes pas. C’est notre face obscure, elle contient l’ensemble des traits de caractère qui n’ont pas pu se développer dans notre personnalité. Elle symbolise en quelque sorte notre frère jumeau opposé qui est caché dans les profondeurs de notre inconscient.
»

Cette part d’ombre en nous est obscure, indistincte, source de troubles potentiels. L’ombre s’incarne dans tout ce que le Soi refuse de reconnaître, ce qu’il dénie et projette sur les autres.
Pour rendre l’ombre concrète à un lecteur, elle se personnifie dans le méchant de l’histoire mais d’autres moyens sont aussi possibles.

archétypes
René Belloq est la part d’ombre d’Indie. Il représente ce que Indiana Jones nie de sa propre personnalité.

« Our methods have not differed as much as you pretend. I am but a shadowy reflection of you. It would take only a nudge to make you like me. To push you out of the light.« 

Rene Belloq, Les Aventuriers de l’Arche perdue
Nos méthodes ne sont pas aussi différentes que vous le prétendez. Je suis votre reflet obscure. Il suffirait d’un rien pour que vous soyez comme moi. Vous pousser hors de la lumière.
Jung remarque que l’ombre contient des choses à la fois négative et positive. Cependant, dans les scénarios, cette ombre est surtout représentée sous l’angle du mal.


L’anima
Un Soi équilibré incorpore à la fois des traits masculins et féminins. Le Soi masculin porte en lui l’incarnation du féminin sous la forme de l’anima, l’archétype féminin. Les qualités personnifiées par l’anima sont des stéréotypes de l’ordre du féminin : une plus grande sensibilité, un sens émotionnel plus marqué, l’intuition, l’empathie et aussi l’instinct maternel.

L’anima n’est pas le même archétype que la déesse car l’anima est souvent une figure romantique ou érotique. La déesse de par sa fonction de figure maternelle, est divine et par conséquent asexuée. La déesse offre l’amour d’une mère alors que l’amour dispensé par l’anima est romantique ou sexuel.

Dans les histoires traditionnelles, l’anima est souvent représenté comme la jeune fille en détresse que le héros doit retrouver et sauver.
C’est le cas de la princesse Leia, jeune fille en détresse, que Luke doit trouver et sauver de l’Etoile Noire.

La princesse Leia, modèle de la Jeune Fille en Détresse
La princesse Leia, modèle de la Jeune Fille en Détresse

En sauvant la jeune fille, le héros fusionne avec son anima et intègre ainsi une part de son propre Soi.

L’anima dans les scénarios est généralement l’histoire d’amour. Le thème amoureux est alors crucial dans l’histoire même si son intrigue est déployée comme une intrigue secondaire.
L’amour est indispensable dans la vie de chacun d’entre nous (à moins que la personnalité ne soit altérée au point de ne plus éprouver ce sentiment) et c’est pourquoi le lecteur sentira intuitivement que l’histoire d’amour est nécessaire à votre histoire prise dans son ensemble.

Lorsque celle-ci sera terminée, le lecteur aura besoin de ressentir que le personnage est maintenant complètement développé, qu’il a atteint une sorte de plénitude.
Il a gagné la fille et incorporé son anima. Il a satisfait au besoin de complétude de son personnage. Car, en effet, il a non seulement conquis son ombre parachevant ainsi son individuation, mais il a aussi trouvé l’amour.

L’intégration de l’anima complète le Soi du héros et c’est aussi une récompense. Avoir accompli son objectif lui permet d’être récompensé par l’amour et toute sa vie en est changée.

L’ANIMUS

L’archétype masculin dans la psyché féminine est l’animus. L’animus représente les stéréotypes essentiellement masculins de courage, de leadership, de capacités intellectuelles (du point de vue du stéréotype seulement, ce n’est pas une vérité nécessaire) et de force physique.

Il apparaît que la dualité entre l’anima et l’animus est un pur produit des mythologies et des contes occidentaux dans lesquelles le héros capitalise sur les stéréotypes ci-avant énumérés et que le féminin dans ces mythologies et contes est une jeune fille que le héros doit sauver. Il n’y a que rarement d’héroïnes dans ces histoires.

Néanmoins, l’émancipation des femmes a permis l’émergence de mythologies modernes dans lesquelles le personnage principal est une héroïne. Ici, le personnage de l’animus joue un rôle similaire à celui de l’anima dans les histoires traditionnelles de héros, sa fonction est de gérer une histoire d’amour.

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Dans A la poursuite du diamant vert (1984) de Robert Zemeckis, Joan Wilder et Jack Colton, héroïne et héros, joue leur respective fonction d’anima et d’animus l’un pour l’autre.
Animus de Joan, Jack lui inspire de la bravoure, de l’endurance. Il lui apprend à prendre des risques et à être forte.
Anima de Jack, Joan inspire à Jack d’être aimant, sensible. Elle lui apprend à se préoccuper des autres et l’honnêteté.

Lorsque le principal personnage est une héroïne, elle est généralement dotée des qualités que l’on trouve habituellement chez les héros. C’est le cas par exemple de Lara Croft.

L’histoire d’amour prend en charge les fonctions requises par l’anima sauf que cette fois-ci, l’héroïne sauve le garçon. Lara Croft remonte le temps pour sauver Alex dont elle est amoureuse.

archétypes
Lara Croft possède tous les stéréotypes du héros.

L’être aimé (Alex, par exemple) a tendance aussi à être plus sensible, plus aimant. Il a davantage un rôle de soutien envers Lara plutôt que d’être brave et fort. Lara est brave et forte. Nous sommes ici dans une configuration de jeune homme en détresse.

LE SOI

 Le Soi est l’archétype le plus important de la personnalité et aussi le plus difficile à appréhender. C’est un archétype central, il représente la totalité de la personnalité.

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