3 propositions pour construire la psychologie d’un personnage meurtrier

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Proposé par Marc de Cinéaste indépendant, nous vous invitons à découvrir la vidéo
3 propositions pour construire la psychologie d’un personnage meurtrier

S’il nous est permis d’ajouter notre grain de sel, il pourrait être utile de revoir la fonction des personnages : le protagoniste est par nature celui qui fait avancer l’histoire. Or dans cette histoire, il est clairement entendu que c’est la femme qui manipule l’homme pour qu’il accomplisse le sombre dessein qu’elle a secrètement en tête.
Cette femme a un objectif : celui de faire assassiner un homme. Les moyens qu’elle mettra en œuvre sont ceux de la manipulation. Elle est donc le protagoniste car c’est sous son autorité que l’intrigue peut évoluer. Et elle a un objectif contrairement à l’homme qu’elle manipule comme une marionnette.
Quant à l’homme manipulé, il devient le personnage principal c’est-à-dire celui vers qui l’empathie du public doit être tournée. Les sentiments par lesquels il passe sont ceux qui seront partagés avec le public.

Quant au troisième personnage, on pourrait envisager d’en faire l’économie. Entendons-nous bien : nous ne souhaitons pas le faire disparaître de cette histoire mais si nous prenons un peu de recul, qu’est-il donc ce personnage ?
Pourquoi ne pas en faire une menace tapie dans l’ombre ? Une silhouette ? Une ombre ?

Une ombre au sens où l’entend Carl Gustav Jung. En effet, il manque une fonction indispensable dans ce synopsis : un antagoniste.
Celui par qui le conflit arrive. Si l’auteur s’interroge, c’est qu’il est probablement dans une impasse.
Il ne peut dévoiler les intentions de la femme qu’au moment du climax (qui sera donc accompagné de cet ultime rebondissement sur la véritable nature de cette femme) et il ne peut en faire un antagoniste (donc pas de conflit) puisque que c’est précisément cette femme manipulatrice qui fait tourner l’intrigue.

Il serait alors intéressant de développer un conflit interne. Marc au cours de son analyse a mentionné la paranoïa. C’est en effet sur ce problème psychologique du personnage principal qu’il faut se concentrer. L’homme manipulé est son propre ennemi. Le conflit s’installe dans la propre psyché de cet homme en proie à des tourments. La femme qui le manipule n’a fait qu’exacerber cette tendance paranoïaque. L’ombre de l’homme qui sera assassiné n’est alors qu’une projection du conflit psychologique qui mine le personnage principal de l’intérieur.
Une référence utile pour s’inspirer serait peut-être de revoir Assurance sur la mort de Billy Wilder et Raymond Chandler.

Quant à l’image de la femme fatale, il faudrait sortir de l’ornière du stéréotype. La femme fatale est un archétype. Pour la distinguer de toutes les autres figures de femme fatale, il suffit de lui ajouter des traits de caractère spécifiques à l’histoire, à son thème ou bien au message que l’auteur tente de faire passer.
L’effet de surprise créé par la révélation des véritables intentions de la femme est utile surtout lorsqu’il s’agit d’un court-métrage comme cela semble être le cas ici. Cependant, instaurer un doute dans l’esprit du personnage principal et donc du public peut aussi être intéressant à travailler. Cela peut permettre de jouer avec la tension dramatique lorsque le doute surgit et qu’une situation immédiate ou décalée va le refouler en renforçant la victimisation apparente de la femme.

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